En 1173, de Puivert en Quercorb à Couthézon d’Orange, chevauchent trois troubadours escortant leur jeune confrère mourant, Raimbaut d’Orange, jusqu’à sa demeure. Originaires d’Auvergne, du Périgord, du Limousin, ils se nomment Peire d’Alvernhe, Guiraut de Bornelh et Bernard de Ventadour. À ce dernier, Raimbaut a demandé l’impossible : lui raconter comment il est devenu le célèbre poète de l’amour, et surtout lui apprendre enfin, à lui qui va mourir, ce que c’est que l’amour…
Aux embûches de l’équipée sur terre et en mer par Fonfroide, Narbonne, Agde, Aigues-Mortes et Beaucaire s’entremêle donc le « roman d’apprentissage » d’un jeune Limousin du XIIe siècle, peut-être bâtard de prince, qui fit de Ventadour l’étendard de la poésie chantée en Occident, de Poitiers à Toulouse, chez Bertran de Born et à la cour d’Aliénor d’Aquitaine.